WhatsApp, qui est une application mobile mondialement connue, est actuellement au coeur de nombreuses questions suite à l’annonce d’un changement des ses conditions d’utilisation et de sa politique de confidentialité. En effet, la messagerie instantanée s’est décidée à faire comme les autres plateformes. Il faut savoir que la maison mère de WhatsApp est Facebook, et que Facebook est actuellement en train d’amortir un lourd investissement, fait il y a quelques années.
Des applications, toutes aussi connues que WhatsApp, comme TikTok, Instagram, Snapchat, ont déjà développé des fonctionnalités e-commerce sur leur plateforme depuis un certain temps. L’arrivée de la vente directe depuis une application s’inscrit dans une certaine continuité de la stratégie de Facebook de monétiser ses plateformes, que le groupe a commencé avec son marketplace par exemple.
Que doivent faire les utilisateurs de WhatsApp avant le 8 février 2021 ?
Alors non, malgré de nombreuses allégations, WhatsApp ne deviendra pas bientôt payant. Ce qui est réellement en train de se passer, c’est que l’une des applications les plus incontournables de nos smartphones ne veut plus être totalement gratuite. C’est pour cela, qu’à partir du 8 février 2021, les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité de la messagerie instantanée changent. L’objectif de WhatsApp est de permettre un partage de données personnelles avec sa maison mère : Facebook.
Si les deux milliards d’utilisateurs de l’application veulent continuer de l’utiliser, ils seront obligés de les accepter. Pour ceux qui refusent, ils ne pourront plus accéder à leur compte et aux groupes de discussion.
Pourquoi WhatsApp impose-t-il ce changement ?
L’application WhatsApp est la propriété de Facebook. Elle était, jusque-là, épargnée par la collecte de données personnelles mais aujourd’hui, Facebook est dans une démarche de capitalisation des données. Le groupe cherche à monétiser WhatsApp, application qui ne rapporte pas d’argent, en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients via WhatsApp, voire même d’y vendre directement leurs produits. Les nouvelles conditions d’utilisation stipulent une facilité d’accès des entreprises à l’outil de communication et notamment une facilité d’achat direct depuis une conversation.
Facebook souhaite amortir son investissement de plusieurs milliers de dollars lors du rachat de 2014.
Quelles sont les données qui seront partagées par WhatsApp ?
Déployés à l’échelle mondiale, ces changements opérés correspondent à une stratégie commerciale. Ces nouvelles mesures obligent les utilisateurs de la messagerie instantanée à accepter que certaines données, comme les noms, images de profil, numéros de téléphone des utilisateurs et de leurs contacts, le statut indiquant leur dernière connexion, l’adresse IP pour géolocaliser, soient partagées avec le groupe Facebook. Mais pas que. En effet, le partage de ces données avec Facebook inclut également un partage avec ses entités, dont Instagram et Messenger.
Cependant, les utilisateurs Français figurent parmi les mieux lotis en vertu du Règlement Général sur la Protection des Données. En effet, le RGPD encadre la collecte des données des citoyens Européens dans un cadre très strict, qui exclut une réutilisation commerciale.
Si Facebook et Instagram sont pourtant connus pour faire, depuis des années, du ciblage publicitaire, un porte-parole a tenu à faire cesser toutes polémiques en France en assurant que le partage des données des utilisateurs WhatsApp n’avait pas pour but d’améliorer les publicités ou les produits commerciaux du groupe.
Est-ce légal ?
Voici la question qui fâche et qui laisse place au débat. En Europe, le RGPD mentionne « l’intérêt légitime » comme l’une des bases légales sur laquelle peut se fonder un traitement de données personnelles. Le recours à cette base suppose que les intérêts poursuivis par les organismes traitants les données ne créent pas de déséquilibre au détriment des intérêts et des droits des personnes dont les données sont traitées.
La mise à jour respecte le cadre général du RGPD ainsi que la notion de consentement des utilisateurs. Cependant, cette même mise à jour a tendance à flirter avec la ligne rouge et il se pourrait que Facebook se retrouve confronté à la Cnil, ce qui obligerait, une nouvelle fois, les régulateurs à clarifier les lignes à ne pas dépasser en matière de publicité ciblée.
Un juriste pour l’association de défense des internautes, La Quadrature du net, Arthur Messaud dénonce : « Si la seule façon de refuser cette modification, c’est d’arrêter d’utiliser WhatsApp, alors le consentement est forcé et les traitements de données personnelles sont illégaux ».
Quelles sont les alternatives pour les utilisateurs de WhatsApp ?
De nombreuses personnes restent déstabilisées et dubitatives. Il est vrai que l’application WhatsApp nous vient très facilement à l’esprit dès que nous parlons de messagerie instantanée mais il existe pourtant une multitude d’autres messageries, au fonctionnement similaire et plus respectueux de la vie privée que Millénia, agence de communication Bordeaux, va vous montrer.
Les concurrents historiques de WhatsApp sont Viber, Telegram, ou encore l’application chinoise WeChat. Il existe aussi l’application française Olvid, qui se définit comme la plus sécurisée du monde. Mais, est propulsée à la tête des téléchargements après les annonces de Facebook : l’application Signal, qui a la cote grâce à une technologie de chiffrement des données très pointue.
Pour clôturer cet article, il est important de garder à l’esprit que l’Europe possède de nombreuses législations qui protègent ses citoyens et notamment leurs données personnelles. Le contenu des messages échangés, comme les textes, les photos et les vidéos, reste exclu de ce partage de données. Ceci s’explique par le fait que WhatsApp utilise un protocole de communication, le protocole Signal développé par Open Whisper Systems, qui permet de s’assurer que seuls l’expéditeur et le destinataire d’un message peuvent le consulter, éliminant toutes possibilités d’interceptions.