Retour Sur La Polémique Amazon : Les Marketplaces Sont-elles L’avenir Du Marché Français ?
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Retour sur la polémique Amazon : les marketplaces sont-elles l’avenir du marché français ?

Retour sur un conflit entre les commerces « essentiels » et « non-essentiels ».

Le second confinement en date, annoncé par le président Emmanuel Macron, a remis plus que jamais en doute l’avenir des petits commerces qui craignent la montée en puissance des marketplaces. 

En effet, les commerces jugés « non-essentiels » se sont vu fermés, une nouvelle fois, au dépens de leurs ventes. Mais une poussée de colère de la part des libraires a obligé le gouvernement à revoir les décisions mises en place pour obliger les commerces « essentiels » à fermer certains de leurs rayons.

Cette montée de colère a débuté dès l’annonce de l’autorisation qu’a obtenue la Fnac pour ouvrir ses portes, étant donné que l’enseigne vend du matériel informatique utile pour le télétravail. Dès le lendemain, les réseaux sociaux affichaient la colère des libraires et des nombreuses personnes qui les soutenaient.

Les libraires ont encore de la réticence à intégrer des marketplace pour respecter le marché du livre et de l’édition. C’est pourquoi ces derniers ont exigé l’interdiction de vendre des livres à des commerces comme la Fnac, les hypermarchés, les supermarchés et les maisons de presse. Le gouvernement a donc répondu à cet appel des commerçants en interdisant la vente de produits non-essentiels dans les commerces ayant l’autorisation de rester ouverts à partir du 4 novembre. La période des fêtes de fin d’années et le Black Friday étant sur le point de débuter, cette décision a été prise dans le but d’éviter une concurrence déloyale envers les autres commerçants. 

 

L’inquiétude des commerçants face à la nécessité des marketplaces.

Homme en télétravail depuis son domicile

Mais, si les rayons non-essentiels se sont vu fermés, les commerçants s’inquiètent tout de même de l’utilisation en masse du e-commerce et des géants des marketplace. Pourtant, cette fois, les libraires se sont digitalisés à l’annonce du deuxième confinement pour faire face à la baisse de leur rideau. En effet, selon le délégué du Syndicat de librairie française (SLF), Guillaume Husson, seulement 400 librairies avaient recours au Clic & Collect durant le premier confinement, contre 1 400 en novembre 2020.

Mais les libraires se méfient tout de même de la concurrence des e-commerce. La facilité d’utilisation et la popularité du e-commerce connaissent des hausses de ventes exponentielles en temps de confinement. Pendant le deuxième trimestre de 2020, lors du premier confinement, Amazon avait réalisé des chiffres de ventes exponentiels avec une hausse de près de 89 milliards de dollars, soit une hausse de 40 % de leurs ventes, ainsi qu’un bénéfice net de 5,2 milliards de dollars.

C’est ce qui a valu à ce géant des ventes d’être au coeur d’une polémique. Celui-ci est accusé de profiter de la crise sanitaire pour s’enrichir pendant que les commerçants ont l’obligation de fermer. L’enseigne s’est vu au coeur des gros titres accompagnée des mots « boycott » et « concurrence déloyale ». 

En effet, les Français pointent du doigt l’entreprise de Jeff Bezos et appellent à un boycott au profit des entreprises françaises. La pétition « Un Noël sans Amazon » a circulé en ligne, à l’initiative du député Matthieu Orphelin, à partir du 17 novembre. Cette dernière a atteint plus de 25 milles signatures avant d’être supprimée. L’entreprise implantée depuis peu en France (2013), se voit déjà prise au coeur d’un scandale et les libraires ont réclamé une taxe imposée à Amazon pendant ce confinement.

Pourtant, si Amazon devient le bouc émissaire, ce n’est qu’une enseigne parmi beaucoup d’autres dans le secteur numérique. « L’e-commerce lui-même ne représente que 10 % des ventes et Amazon ne détient que 20 % de part de marché de cette activité. Dit plus crûment, le chiffre d’affaires d’Amazon – aux alentours de 6 milliards d’euros – est quasiment équivalent à celui de Leroy Merlin. »

De plus, l’idée d’une taxe a été mise de côté étant donné la contribution fiscale de 420 millions d’euros qu’à versée Amazon en 2019. D’autant plus, près de 1 Français sur deux commande sur Amazon, l’ascension du géant était d’ores et déjà en marche et demeure impossible à stopper. En attendant, le revendeur s’est vu reporter son Black Friday pour apaiser les tensions avec les commerçants. 

Du côté des Français qui refusent de boycotter Amazon, les raisons sont nombreuses : éloignement des librairies, difficultés à se déplacer, gain de temps, accusation jugée injustes, … . 

Mais Amazon, c’est aussi une marketplace française.

Pourtant, si Amazon est une entreprise américaine, de nombreuses entreprises françaises sont disponibles sur le site, elles profitent donc de sa plateforme, et elles sont accessible à l’international, ce qui leur permet d’acquérir un véritable avantage. Le secrétaire d’État, Cédric O, l’affirme lui-même : «  Attaquer Amazon parce qu’ils proposent un meilleur service est un mauvais combat ».

Avec seulement 20 % des parts de marché de la vente en ligne, Amazon n’est pourtant pas le seul géant sur le marché du e-commerce. De nombreuses entreprises se digitalisent et les marketplaces attirent de plus en plus de revendeurs, des entreprises comme la Fnac, Cdiscount, Veepee ou Vinted par exemple. L’utilisation du boycott est-elle alors réellement nécessaire ?

Le but des marketplaces est avant tout de pouvoir mettre en relation des vendeurs professionnels, ou non, avec des particuliers. En échange, la plateforme récupère une commission sur les ventes qu’elle a permit de réaliser. Les professionnels et particuliers français profiteraient donc d’avantage en tirant parti de l’audience de la plateforme en temps de confinement.

D’autant que les périodes de fêtes de fin d’années sont les moments où les Français dépensent leur argent en cadeaux, et qu’il ne faut pas freiner cette période de vente en créant des blocages dans les ventes d’Amazone, compte tenu de la situation financière de la France. 

Digital et Marketplace : éléments clés de 2020.

Agence de communication Bordeaux

Nous vivons une période d’expérimentation sociale à grande échelle, le travail se réinvente, les manières de penser se modifient, et les modes de consommation se voient totalement digitalisés. Le Covid-19 ne fait qu’accentuer et amplifier la consommation des écrans et l’utilisation des outils connectés. Les marketplaces constituent donc la solution aux changements d’habitudes que subissent les commerçants.

Ce cas nous prouve une fois de plus l’importance pour les entreprises à se digitaliser. Les modes de pensées et de consommations ont fortement évolué cette dernière année, et la solution d’achat par Internet se retrouve être une solution de premier choix. Les marketplaces peuvent permettre de poursuivre leur activité à tous les commerçants français en temps de confinement. Nombreux ont vu l’urgence de mettre en place un système de clic & collect face à l’urgence de la situation et des fêtes qui approchent.

Si les libraires ont longtemps été contre ce changement de situation, pour respecter les traditions, ces derniers ont également adopté au final le e-commerce comme solution de secours. Le digital est l’arrivée qui a le plus impacté notre monde et a transformé totalement notre manière d’échanger. 

L’annonce de la réouverture de rideau pour les magasins permet aux entreprises de pouvoir recommencer à réaliser leur chiffre d’affaires des fêtes, tout en n’excluant pas la possibilité de développer le marché sur Internet en parallèle pour viser des ventes à l’international. Le digital, c’est aussi le moyen de créer de l’emploi en temps de confinement pour les employés qui viennent préparer les commandes, les envois et les livraisons.

 

 

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Sophie GIRARD

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