DarkMarket, la plus importante plateforme illégale du Dark Web, qui comptait énormément d’utilisateurs, vient d’être démantelée dans le cadre d’une opération menée par Europol, l’agence européenne de police criminelle.
Après de bonnes nouvelles concernant l’utilisation des données personnelles en Chine, Millénia, agence de communication à Bordeaux, vous propose un article expliquant l’importante saisie qui a eu lieu en ce début d’année sur le Dark Web.

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DarkMarket, c’est quoi ?
DarkMarket était le lieu d’échanges de médicaments, de drogues et de vente de fausse monnaie, de données de cartes de crédit volées ou contrefaites, de cartes SIM anonymes ou encore de logiciels malveillants. Il était considéré par le parquet de Coblence, en Allemagne, comme le « plus vaste » au monde.
Darkmarket représentait :
- près de 500 000 utilisateurs ;
- plus de 2 400 vendeurs ;
- plus de 320 000 transactions ;
- plus de 4 650 bitcoins et 12 800 monero transférés, soit l’équivalent de 140 millions d’euros.
Ce n’est pas le premier coup de filet d’Europol sur le Dark Web
Ce démantèlement est lié à l’opération menée en septembre 2019 contre « Cynerbunker », un hébergeur de services illégaux du Dark Web situé dans un ancien bunker de l’Otan, près de Traban-Trarbach en Allemande. Durant leur opération, les forces de l’ordre avaient saisi environ 200 serveurs, notamment The Pirate Bay et WikiLeaks. Un procès est en cours devant la justice allemande pour juger les auteurs de cette infraction : quatre Néerlandais, trois Allemands et un Bulgare sont sur le banc des accusés.
Après ce premier coup de filet, la coopération internationale avait alors averti les autres : « Nous allons venir vous chercher ».
L’implication d’Europol
L’une des initiales d’Europol consiste à créer une approche policière coordonnée pour lutter contre la criminalité sur le Dark Web. Cette lutte implique les services répressifs de l’UE et de l’extérieur ainsi que d’autres partenaires et organisations concernés, comme l’Eurojust, par exemple.
Pour atteindre cet objectif, le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3) d’Europol a mis en place une équipe dédiée au Dark Web. Il fournit une approche complète et coordonnée :
- Échange international d’informations facilité ;
- Fourni un soutien opérationnel spécialisé ;
- Fourni des analyses avancées qui ont aidé les autorités allemandes à identifier et à retrouver l’administrateur présumé ;
- A aidé l’Allemagne à coordonner l’effort de collaboration transfrontalière impliquant des partenaires internationaux ;
Arrestation d’un suspect
Le site DarkMarket était notamment connu pour avoir revendiqué une direction exclusivement féminine. Sur la plage de présentation du site, il était possible de lire : « Nous sommes le premier marché local, dirigé exclusivement par des femmes ». Cependant, le principal suspect appréhendé à l’heure actuelle est un homme.
Il s’agit d’un Australien de 34 ans. Il a d’abord été interpelé à la frontière germano-danoise par les autorités allemandes, puis présenté à un juge d’instruction et placé en détention provisoire, a précisé le parquet dans un communiqué.
Plus de 20 serveurs saisis
Le parquet a également ajouté que plus de 20 serveurs en Moldavie et en Ukraine avaient été saisis. Il espère qu’à partir des données qui y sont stockées, les enquêteurs espèrent pouvoir obtenir davantage de preuves contre les modérateurs, les vendeurs et les acheteurs du marché.

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Une coopération internationale
Depuis le 11 janvier, le site n’est donc plus actif, selon la justice, qui ajoute avoir reçu, pour cette enquête, le soutien de nombreuses polices étrangères (américaines, australienne, britannique, danoise, suisse, ukrainienne et moldave), sans compter la police fédérale allemande.
En définitive, le DarkMarket était, en fait, une sorte d’Amazon de produits illicites, où se vendaient faux papiers, billets contrefaits, cartes de crédits volées, cartes SIM anonymes, malware, drogues en tous genres… Derrière cet Amazon du Dark Net : des vendeurs se cachant derrière des pseudonymes. De quoi donner des frissons dans le dos n’est-ce pas ? Nous ne pouvons que féliciter la coalition internationale menée par la police allemande pour sa saisie.
Avec celle-ci, la coopération internationale montre à nouveau ces bienfaits : des agences américaines aux polices locales ukrainiennes et moldaves, ce sont des mois d’enquête qui ont permis ce coup de filet. Elle semble déterminer à tenir sa promesse faite en septembre 2019 : venir chercher tous les malfaiteurs du Dark Net.